Du documentaire à la fiction, La Fille de Strasshof, explore notre rapport intime aux victimes en s’inspirant d’un fait divers qui a fait la une des journaux du monde entier en 2006 : l’affaire Natascha Kampusch.
Cette jeune autrichienne enlevée sur le chemin de l’école est gardée captive pendant huit ans avant de s’échapper. Son ravisseur se donne la mort le soir de son évasion. Seule témoin de ce drame hors norme, son récit est très attendu. Mais dès sa première apparition télévisée Natascha Kampusch dérange. On y découvre une jolie jeune femme éduquée et éloquente, qui ne correspond pas à l’image que la plupart des gens se font d’une victime. Elle s’exprime dans un allemand parfait, ce qui est rare en Autriche, cache sa souffrance, pardonne à son bourreau, tient un discours nuancé et refuse de se plier à la vision manichéenne des journalistes.
Cette victime évidente qui refuse de l’être brouille les repères jusqu’à la rendre suspecte aux yeux de l’opinion. De la fascination au lynchage médiatique l’affaire Natascha Kampusch pointe les contradictions des critères de la victimisation et de notre besoin de compassion.
A travers ce projet, Julie Fonroget veux questionner nos comportements quand la parole publique de la victime ne répond pas à notre obscène volonté de savoir.
Un spectacle de la Compagnie Azelig - Mise en scène et conception : Julie Fonroget - Création sonore : Rémi Berger Spirou - Création lumière : Nicolas Galland
avec : Moïra Dalant, Clémence Laboureau, Jade Maignan, Raouf Raïs, comédien.ne.s
La compagnie Azelig - Julie Fonroget est accueillie en résidence du 07 au 12 mai 2021
Retrouvez le texte d'humeur de Julie Fonroget juste ici