Un ex-agent décontaminateur déterre ses souvenirs : la Goutte d’Or, sa brune qui s’évapore, ses missions, Rat Musqué, la danseuse... il campe sa ville, son époque. Avec le talent des ratés, il le fait sec et cru.
«Pas des souvenirs que je dis là . Ce qui reste après. Après les plaies. Après les cicatrices. Après que les sutures soient devenues des dessins familiers sur la peau. Après la putréfaction. Ce qui reste et qui a blanchi. Comme on retrouve, en creusant un parking, les restes d’un roi. Ses ossements.»
Nicolas Flesch dit des poèmes qui sont les amorces de Technicien de sinistre — l’épreuve de la bouche, la confrontation publique sont substantielles à son écriture — lors, le poème va s’écrire, se dire, se réécrire, se chanter, se taire, se re-re-redire...
«Il devait être 6h00. Dans la cabine du Ford ça sentait le prout et l’after-shave, l’ouverture de la cinquième de Beethoven aurait parfaitement convenu mais Johnny criait : que je t’aime ».