Voilà trois ans pile, à l’Atelier du Plateau, l’auteur et rassembleur Nicolas Flesch présentait pour la toute première fois cette « conférence imaginaire contre le réel », ce Cortège de tête où prenaient corps des amitiés fortes ainsi qu’une étonnante littérature chorale écrite depuis l’intérieur des choses.
Depuis ce Cortège de tête a sillonné théâtres, forums, lieux associatifs et sa forme comme son propos ne cesse de résonner.
« L’ordre s’ingéniait à ce que jamais nos trajectoires ne se croisent. Pourtant, chacun de notre côté, nous fabriquions l’instrument qui allait permettre nos rencontres : ce cortège bâtard, sans service d’ordre, débordant les syndicats, que les flics nassent, qu’ils tabassent ; celui du black-block, celui qui part en manif sauvage, Ahou !
À base de textes écrits sur le vif, de souvenirs, de sons, nous chantons le geste de ce cortège où se mélangent syndicalistes sincères, étudiants, chômeurs, lycéens… ce phœnix sur lequel le pouvoir jette des grenades, non pas tant parce qu’il pète les banques que parce qu’il est la brume où ceux qui ne devraient jamais se rencontrer se rencontrent ». Nicolas Flesch