Le lieu

L’Atelier du plateau

Lieu pluridisciplinaire dédié aux résidences, à la création et à la diffusion.

Dirigé par Matthieu Malgrange, l’Atelier du Plateau s’affirme comme un lieu intermédiaire tourné vers la création contemporaine et pluridisciplinaire, les écritures singulières et nouvelles, les formes croisées et peu éprouvées.

En 1999, après vingt-cinq ans de pérégrinations à travers le monde, le Théâtre Ecarlate de Gilles Zaepffel s’installe dans une ancienne fabrique de tuyaux du 19ème arrondissement, et ouvre l’Atelier du Plateau, lieu atypique dédié au spectacle vivant et autoproclamé « 1er Centre Dramatique National de Quartier ». Vite identifié comme lieu indépendant et artistique, soutenu par la Mairie de Paris et la DRAC Ile-de-France depuis 2001, l’Atelier du Plateau participe alors au renouvellement urbain des hauteurs du 19ème.

De 2005 à 2015, l’Atelier du Plateau est dirigé par Matthieu Malgrange et Laetitia Zaepffel. Maintenant l’esprit frondeur et innovant du lieu, ils mettent en place des résidences d’artistes et orientent leur projet vers une fabrique pluridisciplinaire autour des arts de la scène et des résidences de création, avec une couleur et un soutien affirmé aux musiques d’aujourd’hui, au cirque contemporain et aux dramaturgies plurielles.

Cette ancienne fabrique est conçue tout en hauteur. Son architecture dessine un volume unique de 110m2 au sol, sous 6m de verrières, cerné par une mezzanine occupée par les bureaux, le local technique, un espace « loge » et une salle d’eau. Sa configuration lui donne une acoustique exceptionnelle reconnue et appréciée, ainsi qu’une capacité à recevoir des agrès aériens.

 

Résidences

Contemporain.e.s et tout terrain, les formations et musicien.ne.s accueilli.e.s en résidence cette saison n’aiment rien tant que le risque et la liberté, le plaisir du son, du partage avec le public, de la rencontre la plus improvisée, des dérangements des arts. Nous accompagnons l’émergence d’un répertoire contemporain, dans ses largeurs et ses sources les plus amples, et encourageons la musique en grand format.

Ainsi, nous invitons la clarinettiste Catherine Delaunay, aussi à l’aise dans les répertoires contemporains que dans ceux des fanfares de rues, pour trois rendez-vous, dont une création pour quatorze musicien.ne.s et comédien.ne.s, autour de l’œuvre littéraire d’Octave Mirbeau. Cette aventurière des formats hors-normes est également compositrice de projets où le théâtre des mots s’entremêlent à une orchestration chambriste pour révéler les intimités de l’Histoire.
La violoniste Hélène Maréchaux aime créer des programmes où l’on traverse les époques et les frontières. Elle vient en duo tourner le film d’un répertoire inhabituel pour violon et violoncelle en prenant appui sur l’œuvre magistrale de Maurice Ravel, puis nous guide en trio dans le Paris des compositeur.trice.s, de la Montagne Sainte Geneviève de Marin Marais à la Place des Fêtes de Philippe Sarde.
La chanteuse Fanny Perrier-Rochas a apprivoisé le silence en étant bergère pendant quelques années. C’est avec le rythme des grands espaces pastorales et auprès de sœur Marie Keyrouz qu’elle a développé un chant sacré et dépouillé où l’on peut deviner tant l’ombre des premiers chrétiens que les folles résonances des alpages et de leur bergerie ancestrale. Pour sa résidence, elle présente un Voyage dans les mémoires du monde, conversation entre les chants sacrés d’Orient et une composition électro-acoustique à partir de sons de l’environnement en voie de disparition.
La flûtiste Delphine Joussein a l’énergie des autodidactes, de celles qui baratinent la musique à coup de distorsions, de gros volumes, de pogos féministes. C’est brutal, nécessaire, bruyant, ça peut même déranger les oreilles ! Il y a du cow-boy et de la moutarde dans sa musique, tout autant que du rire tonitruant et des tapes dans le dos. Pour sa résidence, elle propose un projet en duo et une création Abats, pour un septet rageur entre transe répétitive, heavy metal et free jazz.
Le violoniste Clément Janinet apprécie les cocktails musicaux où les pionniers du free américain croisent les maîtres des musiques traditionnelles de l’Afrique de l’ouest, où la tradition classique européenne flirte avec un jazz psychédélique. C’est dans ces interstices qu’il tambouille des projets puissants et dansants avec des comparses de sa génération.
Quant au violoncelliste Karsten Hochapfel, c’est en lutin des musiques traditionnelles et expérimentales qu’il mène ses chantiers d’interprète et de compositeur. Avide de rencontres et d’instruments à cordes, il saupoudre de magie tous les projets qu’il touche. Pour sa résidence, il propose un panel de ses mondes musicaux où free et musique de chambre, rock garage et musique baroque s’interpellent comme se regardent les montagnes.
Par ailleurs, nous renouvelons notre soutien à la Compagnie de l’Imprévu du violoncelliste Vincent Courtois et à son projet hors-norme Les Ateliers du violoncelle. Master-class publiques animées par la fine fleur d’un violoncelle éclectique, tables-rondes avec la jeune génération de luthiers et archetiers, commandes de pièces à des violoncellistes émergent.e.s, concerts de « maîtres », ce temps fort tente de décomplexer la pression de l’apprentissage et d’inventer une transmission aussi exigeante qu’allègre.

Côté théâtre et cirque, nous invitons pour une saison la comédienne et autrice Violaine Schwartz. En musique, théâtre, danse, acrobatie, on apprécie l’élégance de sa langue ludique pour raconter les tragédies humaines. Sa résidence s’articule principalement sur son travail autour des Contes de Grimm. Elle composera une création inspirée à la fois de sa retraduction d’une sélection de contes ainsi que d’une œuvre personnelle qui interroge la place et la parole des femmes. Elle promènera ses contes et récits dans différents établissements scolaires, de l’école élémentaire jusqu’au lycée, pour tisser avec les élèves des contes à hauteur de quartier.

Enfin, la compagnie La Boca Abierta viendra épuiser notre sérieux, décontenancer notre regard, pour une création tout en délicatesse acrobatique et musicale, magnifiquement intitulée Mange la vie avec les doigts.