En mars dernier, l’auteur Nicolas Flesch lançait une invitation, avec la complicité de l’Atelier du Plateau, à se rassembler, à se fédérer, à réinvestir la question politique, à réinventer la proximité, à entretenir le débat, à se muscler collectivement. Ce fut un geste inaugural, une soirée bancale de paroles libres, intimes, respectueuses, un geste de démocratie. La suite s’est écrit dans l’espace public, absorbant dans ses nuits debout ce geste satellite. Nicolas Flesch revient dans notre lieu pour continuer « Ici et maintenant » à écrire à plusieurs mains cette « Conférence imaginaire contre le réel ».
« Le réel s’ingéniait à ce que nos trajectoires jamais ne se croisent. Pourtant, chacun de notre côté, nous fabriquions l’instrument qui allait permettre nos rencontres : ce cortège bâtard qui déborde les syndicats, qui n’a pas de service d’ordre, que les flics nassent, qu’ils tabassent ; celui du black-block, celui qui part en manif sauvage, “Ahou !” dans lequel tu ne peux pas marcher sans tes lunettes de piscine et qui prend l’apéro chez Valls.
A base de textes écrits sur le vif, de souvenirs, de sons, nous raconterons cette fête. A l’instar de nos rencontres et de la bataille, qu’ensemble, encore, nous menons, notre geste sera inachevé. Vaille que vaille, ce soir-là nous chanterons le geste de ce cortège où se mélangent syndicalistes sincères, étudiants, chômeurs, lycéens... ce phœnix sur lequel le pouvoir jette des grenades, non pas tant parce qu’il pète les banques qu’il est la brume, où ceux qui ne devraient jamais se rencontrer se rencontrent ». Nicolas Flesch